Les principaux sites de Madurai
Madurai, située sur la rivière Vaigai, est probablement la plus ancienne et la deuxième plus grande ville du Tamil Nadu. Son histoire ancienne est principalement associée aux rois Pandya.
Après l'âge Sangam (du 6e siècle av. J.-C. au 3e siècle apr. J.-C. lorsque les célèbres académies de poètes et d'érudits se sont concentrées à Madurai), Madurai tombe sous le jouc des rois Kalabhra qui sont évincés par les Pandyas vers 590 de notre ère. Du 9e siècle au 13e siècle, Madurai est dirigée par les Cholas jusqu’à ce qu’elle devienne capitale du deuxième empire Pandya. Après la mort de Kulasekara Pandyan (1268–1308 EC), un des derniers rois Pandya, Madurai tombera sous la domination du Sultanat de Delhi puis de l'empire Vijayanagar de 1378 à 1559. Suivront les Nayaks, les musulmans, les Marathes et les Britanniques.
La ville possède un certain nombre de monuments historiques, dont le palais Tirumalai Nayak. Le temple de Meenakshi quant à lui reste l'un des principaux sites de Madurai, sinon le plus important. Meenakshi est la principale divinité du temple, contrairement à la plupart des temples d’Inde du Sud dédiés à Shiva. La légende, qu'une procession festive commémore chaque année, raconte que Vishnu, frère de Meenakshi, donna sa sœur en mariage à Shiva dans ce temple.
Le palais ‘Thirumalai Nayak Mahal’
un mélange raffiné d'architectures
Ce majestueux palais se présente comme un mélange raffiné d’architecture islamique et dravidienne. Conçu en 1636 comme résidence du roi Thirumalai Nayak par un architecte italien, le palais était à l’origine quatre fois plus grand que ce que nous en voyons aujourd'hui. Les 248 piliers qui y figurent donnent une idée de la magnificence de sa taille.
Ses magnifiques décorations en stuc, sur ses arches et ses dômes notamment, et ses splendides ornementations sont un régal visuel pour le visiteur. Le pavillon céleste est une autre curiosité du lieu : il fut érigé à l'aide de briques et de mortier sans le soutien d'une seule poutre ou d'un seul chevron.
Le temple de Meenakshi
prouesse technique et vision artistique
Mentionnée dans la littérature tamoule Sangam dès le 6e siècle de notre ère, la construction du temple a été consolidée par différents rois à différentes périodes entre les 12e et 17e siècles. Le temple abrite près de 33 000 sculptures et chacun de ses 14 gopurams (tours monumentales) est une structure à plusieurs étages, richement décorée de sculptures peintes dans des tons vifs. Les gopurams externes servent de signe de repère pour les pèlerins arrivant, tandis que les gopurams internes sont plus petits et servent de portes d'entrée à divers sanctuaires.
Les tours sont couvertes d'images en stuc, figures de divinité de la mythologie hindoue, de saints ou d’érudits. Chaque groupe ou groupe de panneaux de chaque étage présente un épisode de la légende régionale ou pan-hindoue. Les quatre plus grands gopurams sur les murs extérieurs représentent à eux seuls près de 4000 histoires mythologiques.
Le complexe du temple possède également de nombreux mandapas (salles à colonnes) construits par les rois et les riches patrons au cours des siècles, autrefois destinés au repos des pèlerins. Le mandapa le plus célèbre et le plus intéressant du temple est la ‘salle des mille pilliers’, construit au 16e siècle et qui contient 985 piliers sculptés avec deux sanctuaires ou figurent les 15 piliers restants. Construit par Ariyanatha Mudaliar, Premier ministre et général de Viswanatha Nayaka, premier roi Nayak de Madurai, la salle allie prouesse technique et vision artistique.
À l'entrée de la salle se trouve la statue d'Ariyanatha Mudaliar assis à cheval. Chaque pilier représente un personnage sculpté parmi lesquels figurent, entre autres, Rati (épouse de Kama le dieu de la luxure et de la passion, équivalent du Eros ou Cupidon occidental), Ganesh (le dieu à tête d’éléphant) ou encore Shiva sous forme de mendiant errant. Figurent également dans cette salle des piliers sculptés d'images de yali (bête mythologique avec corps de lion et tête d'éléphant). Ou plus étonnamment des piliers musicaux qui, lorsqu’on les frappe, produisent une note musicale différente.